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Le problème du Père Noël !

Vous croyez que l'existence du Père Noël, n'a pas à être discutée ?

Que c'est un conte auquel les enfants croient, ou ne croient pas ?


Détrompez-vous, l'existence du Père Noël est un problème SCIEN-TI-FIQUE !


Si !


Non seulement la croyance au père Noël donne matière à étude sociologique, mais l'histoire de cette croyance, allant de St Nicolas au Père Noël, via Santa Claus, donne matière à analyse historique, de plus, le travail auquel il se livre la nuit de Noël, donne prise à l'investigation scientifique.


En effet, la distribution des jouets par le Père Noël est un processus parfaitement décrit :


La nuit du 24 au 25 décembre, l'entité que nous nommons Père Noël,

Remplit un gros sac de jouet,

L'installe sur son traîneau,

Y attelle huit rennes, qui se nomment Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Éclair et Tonnerre.

Puis il attelle en tête Rudolf, un jeune renne à la truffe rouge et luminescente, et prend la voie des airs pour distribuer ses jouets aux enfants.

Il arrête son traîneau au-dessus de chaque maison, où au moins un enfant attend ses cadeaux.

Descends par la cheminée.

Remplis les chaussettes ou les souliers, distribue les cadeaux restants sous le sapin,

Éventuellement, mange les gâteries laissées pour lui par les enfants.

Remonte par la cheminée.

Puis embarque dans son traîneau pour aller jusqu'à la maison suivante.


À condition de fournir les valeurs numériques appropriées, la réalité d'un tel processus est testable dans le cadre des lois physiques connues.


En conséquence, l'existence du Père Noël est falsifiable, et est donc un problème scientifique.



Le sac de jouets


Pour évaluer le nombre de jouets que doit emporter le Père Noël dans sa tournée, nous supposerons qu'il ne distribue qu'un jouet par enfant. Nous supposerons aussi qu'il offre des jouets aux enfants jusqu'à l'âge de 18 ans. Cela nous ferait deux milliards d'enfants, donc de jouets.


Mais le Père Noël ne semble pas s'occuper des enfants Musulmans, Hindous, Juifs et Bouddhistes, la charge de travail se voit donc réduite à 15 % de ce total, soit 300 millions d'enfants selon le US Population Référence Bureau.

Si l'on suppose que tout les enfants reçoivent des jouets, qui font en moyenne quatre décimètres-cube et pèsent un kilo, le Père Noël doit emporter 1 200 000 mètres-cube de jouets pour un poids de 300 000 tonnes. Il lui faut vraiment un très grand sac, et sacrément solide.


Le volume de jouets correspond alors à une sphère de 132 mètres de diamètre, ce qui implique qu'au centre du sac, les jouets forment une pile de 132 m, et avec les volumes et poids supposés, la pression sur les paquets du dessous atteint 3.2 bars. Les paquets fragiles seraient donc écrasés. Comme on n'a pas connaissance que les jouets de Noël soient écrasés, il faut supposer que dans les ateliers du Père Noël, on renforce les paquets, et qu'on place les plus lourds en dessous.

D'autre part, on imagine très mal le Père Noël prendre à chaque arrêt ce sac de 300 000 tonnes sur son dos, encore moins descendre avec dans un conduit de cheminée. On doit donc supposer que l'ensemble des jouets reste sur le traîneau, quitte à remplir un petit sac avant de descendre dans chaque cheminée. Le père Noël, ou les lutins qui sont censés l'aider doit alors avoir un plan de chargement très précis, pour trouver toujours les jouets au-dessus du sac, sans avoir à jouer les spéléologues sous plusieurs dizaines de mètres de jouets. Mais ceci est en contradiction avec notre remarque précédente, qui obligeait à placer les jouets les plus solides en dessous du sac. Donc les jouets sont placés de façon que le père Noël puisse toujours les atteindre.


Le sac de jouets principal n'est plus alors assimilable à une sphère, ce serait plutôt une sorte de convoi de sacs, un très long convoi...


Le traîneau


L'image classique du Père Noël souriant dans son traîneau en bois joliment décoré n'est évidemment qu'une aimable plaisanterie quand on réfléchit que le dit traîneau doit emporter 300 000 tonnes de fret. Il faut donc pas mal de milliers de tonnes d'acier pour supporter l'immense convoi de jouets et l'engin du père Noël doit ressembler à un traîneau comme un vraquier à un pédalo. De plus, le traîneau doit être volant lui aussi, sans quoi, il ne suivrait pas derrière l'attelage, mais pendouillerait lamentablement dessous. Alors ? Lévitation ? Antigravitation ? Le traîneau du père Noël garde son secret.

Ce n'est pas tout, si nous supposons que le sac de jouets est en fait, une sorte de convoi, et compte tenu de la largeur du traîneau, les 1 200 000 mètres-cube de jouets nécessitent un traîneau de 600 kilomètres de long ! Non seulement les virages deviennent difficiles à négocier, mais il faut que le "traîneau" soit suffisamment souple pour suivre la courbure de la Terre.


La solution serait d'imaginer que le traîneau du père Noël est en fait, un convoi d'environ 300 000 traîneaux.



Les rennes


Que les rennes portent un nom ne posent aucun problème, puisque les humains ont l'habitude de donner des noms à leurs animaux familiers.

Que le renne de tête ait la truffe luminescente ne permet pas de réfuter son existence puisque divers animaux sont luminescents, à commencer par les lucioles. Certes, ce sont des insectes, mais on a obtenu des fluorescences chez des mammifères par manipulation génétique. On en conclut simplement que le renne Rudolf est un mutant.

Plus gênant est le fait que les rennes sont volants. On connaît bien des mammifères volants, mais ils ont des ailes et sont de petite taille, ce qui n'est pas le cas des rennes. Invoquer une mutation ne servirait à rien : dans le règne animal, pas d'ailes, pas de vol


Le vol des rennes du Père Noël transgresse donc les lois de la zoologie. Nous allons voir plus loin qu'il transgresse aussi les lois de la physique.


L'attelage


En admettant que le traîneau du Père Noël soit bien tiré par des rennes, et qu'un renne ne peut pas tracter plus de 150 kilogrammes, le nombre de rennes est à revoir. Il faut pas moins de 2 millions de rennes pour tracter le traîneau et ses 300 000 tonnes de jouets, ce qui nous fait un attelage d'environ 2 000 kilomètres de long !

Pas facile à garer, surtout si l'attelage est suivi d'un convoi de 600 km ! Et puis ça ne doit pas passer inaperçu. À moins d'admettre que non seulement les rennes sont volants, mais en plus, invisibles À moins d'admettre que non seulement les rennes sont volants, mais en plus, invisibles (le traîneau aussi d'ailleurs)

Autre problème, pour se faire entendre de Rudolf, le renne de tête qui est à 2 000 kilomètres de lui, et qui, du fait de la courbure de la Terre, est sous l'horizon, le Père Noël doit avoir une fameuse voix !

Ce n'est pas tout. La vitesse du son étant ce qu'elle est, quand le Père Noël crie (non, hurle.) "En route !" à Rudolf, celui-ci ne l'entend (s'il l'entend) que 1 heure 40 minutes après ce qui impose au traîneau un stationnement de la même durée. De même, quand il s'égosille à hurler "Halte", l'attelage a eu le temps de faire du chemin, surtout aux vitesses que le traîneau doit atteindre pour que le Père Noël puisse faire toute sa distribution. Malheureusement, à 1 heure 40 minutes par cheminée, le Père Noël ne pourrait en visiter que 19. Donc le Père Noël ne communique pas par voie sonore avec ses rennes. En admettant qu'il communique avec Rudolf par radio, il faut encore 6.67 millisecondes pour que Rudolf entende l'ordre "En route", et autant pour qu'il entende "Halte", or nous allons voir que c'est encore trop


Il y a pire : nous verrons plus loin qu'au départ de chaque cheminée, l'attelage doit accélérer à 800 millions de g. Mais alors la force que l'attelage exerce sur le traîneau est de 240 milliards de milliards de newtons. Comment le harnachement peut-il résister ? Si l'on suppose que l'attelage est attaché au traîneau par des câbles en Kevlar, ceux-ci doivent faire pas moins de 440 km de diamètre ! En supposant que ce diamètre se réduit progressivement du traîneau, au renne de tête, ces câbles auront une forme conique, et pèseront la bagatelle de 350 millions de milliards de tonnes, soit mille milliards de fois plus que le traîneau lui-même. Mais alors, notre calcul du nombre de rennes est encore à revoir : à 150 kg par renne, il nous faut cette fois plus de 2300 millions de milliards de rennes, soit une file de rennes de 246 années-lumière de long !

Dingue, non ? Et ce n'est pas tout. La file de rennes étant 1167 milliards de fois plus longue que dans le calcul précédent, la longueur des câbles l'est aussi, et le poids des câbles est multiplié dans le même rapport, mais alors il faut encore plus de rennes...

On se retrouve alors avec un traîneau de 600 km, relié à un attelage d'une longueur infinie.


On en déduit qu'il est impossible que le traîneau soit tiré. Il doit être autopropulsé, lui et son attelage, par une sorte de champ de force. Mais même ainsi, on n'échappera pas au problème de l'énergie que nous verrons plus loin.


Le temps de travail


On pourrait croire que le Père Noël dispose de 12 heures pour effectuer sa tournée. En fait, comme il fait sa distribution dans tous les fuseaux horaires, on s'accorde à calculer qu'il a 31 heures pour effectuer son travail, en supposant qu'il voyage d'est en ouest (ce qui semble logique). En supposant une moyenne (recensement) de 3,5 enfants par foyer, les 300 millions d'enfants à récompenser se répartissent en 85 millions de foyers, donc autant de cheminées. C'est donc 762 cheminées par seconde que Père Noël doit visiter !

Cela lui fait donc 1.3 millisecondes pour se garer, sauter du traîneau, prendre les jouets, descendre dans la cheminée, remplir les chaussettes ou les souliers, distribuer les cadeaux restants sous le sapin, éventuellement manger les gâteries laissées pour lui par les enfants, remonter par la cheminée, sauter dans son traîneau et foncer jusqu'à la maison suivante.


Le temps de descente pose un problème à lui tout seul : avec une cheminée bien large d'une hauteur de 5 mètres, et s'il se laisse simplement tomber, le Père Noël, pour respecter la loi de la chute des corps, doit gaspiller 1 seconde entière, alors qu'il ne dispose que de 1.3 millisecondes.

Si on lui accorde 300 micros seconde pour disposer les jouets, il lui resterait au plus 500 microsecondes pour descendre et autant pour remonter. Il devrait donc s'élancer pendant 2.5 m et pendant 250 µs, puis se freiner, ce qui lui ferait encaisser, dans un sens, puis dans l'autre, une accélération de 8 millions de g, auquel aucun organisme humain ne résisterait. Encore ne lui resterait il plus qu'une microseconde pour rejoindre la cheminée voisine.

Quant à la vitesse atteinte à mi-parcours dans la cheminée, elle atteint la valeur respectable de 20 km/s, soit mach 60, ce qui doit faire un fameux bang sonique. Et ceci 762 fois par seconde !


Force est de constater que le Père Noël n'est ni humain, ni discret.


La longueur du parcours


Pour estimer la longueur du parcours, nous devons connaître la répartition des cheminées. Faute de la connaître exactement, il nous faut supposer une répartition uniforme sur une surface donnée. En tenant compte qu'aucune cheminée ne se trouve dans l'océan, et qu'il y a des pays et des continents que le Père Noël ne visite pas, nous pouvons estimer que la surface visitée est approximativement celle de l'Europe, de l'Amérique et de l'Australie, soit environ 61 millions de km².

85 millions de cheminées répartis sur 61 millions de km² cela nous donne environ 1.4 cheminées au km², et une distance moyenne de 850 m par foyer à visiter, soit un parcours d'une longueur totale de 72 millions de km


On comprend que le lendemain, le Père Noël se sente un peu fatigué.



La vitesse


Les 72 millions de km devant être parcouru dans le temps réglementaire de 31 heures, impliquent une vitesse moyenne de 645 km/s, et encore ce calcul suppose que le Père Noël consacre tout son temps à ses déplacements à l'inverse de ce que nous supposions pour son déplacement dans les cheminées.

Dans l'hypothèse, plus raisonnable, où il consacre la moitié de son temps, soit 650 µs par foyer, à ses déplacements, et l'autre à s'introduire dans les cheminées et distribuer les jouets, la vitesse moyenne de déplacement serait de 1290 km/s soit Mach 3910 ! Or non seulement cette vitesse dépasse de loin la vitesse de libération, mais elle dépasse d'encore plus loin la vitesse ou les satellites se désintègrent en rentrant dans l'atmosphère. Encore n'avons nous pris en compte que la vitesse moyenne, et pas la vitesse maximum !

Conclusion : non seulement le passage de l'attelage produirait un monstrueux bang sonique, mais surtout le frottement atmosphérique réduirait le Père Noël, ses 2 millions de rennes et ses 300 000 tonnes de jouets en fumée, et quelle fumée !


Autant dire que l'arrivée du Père Noël ne passerait pas inaperçue



L'énergie nécessaire


Dans le calcul précédent, nous n'avons tenu compte que de la vitesse moyenne. Hors d'une maison à l'autre, l'attelage démarre, accélère, décélère et s'arrête. En supposant que, pour limiter les dégâts, le Père Noël impose à son attelage une accélération constante sur la moitié du parcours, suivi d'une décélération constante, nous trouvons que le traîneau, accélère sur 425 m, en 325 µs, et décélère dans le même temps sur la même distance.


Ceci nous permet de calculer que l'accélération est de 8 milliards de m/s², ou 800 millions de g ! De plus, cette accélération s'inverse brutalement à mi-parcours. On comprend que même si le Père Noël était capable de résister, les jouets devraient être écrabouillés.

Quant à la vitesse maximum, elle atteint 2 615 km/s, soit Mach 7920. À une telle vitesse, l'énergie cinétique des 300 000 tonnes de jouets est de l'ordre de 10^21 joules, et équivaut à l'énergie de 273 milliards de tonnes de TNT, soit 19 millions de bombes d'Hiroshima !

Oui, vous avez bien lu ! Et encore ne tenons nous compte que du poids du sac de jouet, et pas de celui du traîneau ni des câbles qui le relient à l'attelage. Ceci nous fait environ 15 milliards de bombes d'Hiroshima à la seconde. Le père Noël est donc un danger public !

Et l'énergie dépensée par le Père Noël à chaque visite de cheminée n'est pas mal non plus : pour un Père Noël de 120 kg descendant, puis remontant une cheminée de 5 m, en un total d'une milliseconde, en encaissant 8 millions de g, l'énergie est de 96 gigajoules. Dur, dur, ce boulot

Quant aux malheureux rennes qui tirent 150 kg chacun, dans l'hypothèse où le traîneau est tracté, ils doivent exercer une force de 1200 milliards de newtons pour accélérer le traîneau, et la même force pour freiner. On se demande quelle potion magique le père Noël peut bien administrer à ses rennes pour multiplier leur force par environ 500 millions. Enfoncé le druide Panoramix ! Enfoncé !


Ainsi l'attelage du père Noël, qui, ne l'oublions pas fait, au total, 2600 km, doit donc accélérer à 800 millions de g, atteindre Mach 7920, décélérer à 800 millions de g, y dépenser une énergie de 2*10^21 joules, et tout ça pour faire 850 malheureux mètres

Heureusement que la masse du traîneau diminue en cours de distribution, mais même ainsi l'énergie totale à dépenser est de 85 millions de fois l'énergie à dépenser à mi-parcours pour une visite de cheminée, soit 1.74*10^29 joules, soit 8.7*10^22 joules par renne

Or, pour respecter l'équation e=mc², la dépense d'énergie de chaque renne doit s'accompagner d'une perte de masse, qui est de 11 grammes à chaque maison visitée.

Il y a donc deux solutions :

-Soit les rennes disparaissent en route, au bout de quelques milliers de maisons visitées, et le père Noël se retrouve comme un con, en pleine nuit et en pleine nature, avec son sac de 300 000 tonnes de jouets.

-Soit chaque renne, est, au départ, suffisamment lourd pour supporter un amaigrissement de 960 tonnes. Mais alors au départ, le poids total de l'attelage est de 300 000 tonnes de jouets augmentés de 1 933 millions de tonnes de rennes. Mais alors nos calculs précédents sont faux, l'attelage est plus de 6 400 fois plus lourd que prévu. Mais alors il faudra 6400 fois plus d'énergie aux rennes pour mouvoir le traîneau. Mais alors il faudra qu'ils soient 6 400 fois plus lourds...

Dans cette seconde hypothèse, le calcul diverge, surtout si on tient compte du poids des câbles. La mission est comme dans le premier cas, impossible à réaliser.


La cheminée


Cela fait longtemps qu'on ne fait plus de cheminées capable de laisser passer le gros ventre du Père Noël. Aujourd'hui, il lui faudrait une sacrée cure d'amaigrissement pour réussir à passer par des conduits de 15 cm de diamètre, et tout ça pour aboutir à une chaudière de chauffage central !

Pire, il a maintenant des immeubles qui n'ont plus de cheminées du tout.

En pratique, les seules cheminées qui pourraient laisser passer l'embonpoint du père Noël sont les cheminées des centrales thermiques, à ce détail près qu'elles font jusqu'à 100 mètres de haut !

Cependant, même avec une cheminée bien large, le Père Noël doit, malgré son âge, être un sacré athlète pour la franchir d'un seul bond, dans les deux sens, et dans le temps imparti, d'autant que son embonpoint devrait augmenter à chaque visite.

En effet, si l'on suppose que dans chaque foyer, le Père Noël passe quelques microsecondes à grignoter 10 g de friandises, à l'issue de sa tournée, son embonpoint aurait augmenté de 850 tonnes !

Par contre, si l'on tient compte de l'énergie que doit dépenser le père Noël pour franchir la cheminée, on obtient un résultat paradoxal : les 96 gigajoules nécessaires correspondent à la valeur énergétique de 2500 kg de lipides. C'est-à-dire que les 120 kg supposés du Père Noël sont bien insuffisants, et qu'il doit s'effondrer comme un squelette à la première cheminée visitée !



La légalité


Nous venons de voir que dans sa distribution de jouets, le père Noël viole nombre de lois physiques connues, et peut être même inconnues. Ses rennes volant sans ailes violents les lois de la zoologie. Son équipage viole les règles de circulation aérienne, et si le père Noël n'a jamais été "descendu", c'est qu'il va plus vite que les avions de chasse, et même que leurs missiles.

Hé bien, cela ne lui suffit pas, car il viole aussi les lois civiles.

En effet s'introduire nuitamment dans une maison, ne fut ce que pendant quelques microsecondes, constitue une violation de domicile caractérisée. Or, ceci est un délit dans pratiquement tous les pays visités et expose le père Noël à affronter les foudres de toutes les justices du monde occidental, à être recherché par toutes les polices du même monde, voire à recevoir du plomb de gros calibre de certains citoyens du Middle West, particulièrement chatouilleux sur la notion de propriété. Heureusement pour lui, il va plus vite que les balles. D'ailleurs, le temps dont un brave gendarme, opérant en uniforme et conformément aux ordres de ses chefs, prononce la formule sacramentelle : "Au nom de la loi, je vous arrête", le père Noël est déjà 1500 maisons plus loin.

Néanmoins, si le père Noël existait, il devrait, en toute logique, figurer dans les fichiers d'Interpol.



Peut-on sauver le Père Noël ?


Après ce que nous venons de lire, nous savons que l'hypothèse initiale est intenable : un seul père Noël, distribuant en une seule fois des jouets à tous les enfants qui attendent ses cadeaux, c'est impossible. Mais on peut néanmoins essayer de sauver l'image classique du père Noël, avec son traîneau, ses neuf rennes, et son sac de jouets qu'il prend sur son dos. Il faut seulement poser des critères vraisemblables. Le sac de jouets qu'il prend sur son dos ne doit pas peser plus d'une vingtaine de kilos, ce qui, en supposant que le poids moyen d'un jouet est d'un kilo, restreint la distribution à une vingtaine d'enfants. Il nous reste alors trois hypothèses alternatives qui se contentent de modifier une des conditions du modèle initial :

-Soit le Père Noël n'effectue pas sa distribution en une seule fois.

-Soit il n'est pas seul pour faire cette distribution.

-Soit il ne distribue pas de cadeaux à tous les enfants.


Hélas, en étudiant ces trois hypothèses, nous allons voir qu'elles ne tiennent pas la route non plus...



L'hypothèse du réapprovisionnement


Plutôt que d'admettre que le Père Noël effectue sa distribution en une seule fois, on peut tenter l'hypothèse que, dès que son sac est vide, il se réapprovisionne en jouets à sa base du pôle Nord. On supprime alors le problème du poids du traîneau et donc, du nombre de rennes.

Mais en admettant que le sac de jouets suffise pour 20 enfants, le malheureux Père Noël doit alors effectuer pas moins de 15 millions de réapprovisionnements. La distance à sa base variant beaucoup de la Norvège à l'Australie, comptons environ 15 000 km, aller et retour. Cela lui fait donc une distance de 225 milliards de km à parcourir en 31 heures, donc à une vitesse minimum de plus de 2 millions de km/s, soit plus que la vitesse de la lumière. Invoquer la relativité et la contraction du temps ne servirait à rien, car les 31 heures sont comptées dans le référentiel terrestre, et non dans celui du père Noël.


L'hypothèse du réapprovisionnement est donc réfutée.


L'hypothèse des sosies


Avec la méthode des sosies, on supprime la plupart des problèmes précédents. Non seulement le sac ne fait plus 300 000 tonnes, mais les sosies du Père Noël ont tout leur temps pour sa garer à coté de la cheminée, descendre du traineau, sortir le sac de jouets, s'introduire dans la cheminée, descendre par le conduit, remplir les chaussettes et les souliers, distribuer les cadeaux restant sous le sapin, manger les gateries laissées par les enfants, remonter par la cheminée, remonter dans leur traineau, répéter plusieurs fois l'opération avec les cheminées suivantes jusqu"à ce que le sac soit vide, puis rentrer au dépot central à vitesse subsonique.


En admettant toujours que le sac de jouets suffise pour 20 enfants, il nous faut quand même une armée de 15 millions de sosies du Père Noël, montés sur autant de traîneaux, tirés par 135 millions de rennes.


Or, cela pose de gros problèmes de circulation aérienne, pensez : la nuit du 24 au 25 décembre, 15 millions d'attelages sillonnent le ciel dans tous les sens, alors qu'aucun d'entre eux n'a déposé de plan de vol, ni ne respecte les règles de circulation aérienne. Non seulement ces traîneaux feraient du rase-motte au-dessus des grandes villes, au grand dam des différentes directions de l'aviation civile, mais aucun contrôleur aérien n'a jamais eu le moindre contact avec aucun traîneau du père Noël, qui de plus n'a pas d'immatriculation, ni de feux réglementaires (à part la truffe de Rudolf, mais est elle est réglementaire?).


On devine que cela provoquerait une dramatique augmentation du risque de collision, cette nuit-là. Pourtant, depuis des dizaines d'années que les sosies du père Noël prennent ce risque, les journaux, les médias, si prompts à nous faire frémir avec le récit du dernier crash d'avion, assorti du nombre de morts qu'il a provoqué, ne nous ont jamais informé du moindre accident aérien impliquant le père Noël. Les médias nous mentiraient ils ? Mais ce sont eux qui nous parlent chaque fin d'année de la venue du père Noël...


Cette hypothèse pose un autre problème : la détectabilité de ces 15 millions d'attelage. En effet, cette nuit-là, 15 millions d'attelages de 9 rennes se promènent librement dans les airs pendant des heures, sans qu'aucun radar, aucun satellite, aucun observatoire n'en ait jamais détecté un seul.

Doit-on admettre que notre sécurité aérienne ne vaut rien ? Ou alors que ces 15 millions d'attelages sont hyper furtifs, indétectables, invisibles et inaudibles ? À moins que...


À la sortie du dépôt central, la file de 15 millions de traîneaux fait environ 300 000 km de long, et dispose de 31 heures pour sortir. Le portier doit donc laisser passer 134 traîneaux à la seconde...au grand galop, puisque les attelages doivent sortir à la vitesse minimum de 2.68 km/s, c'est-à-dire à Mach 8. On retrouve le problème de vitesse maximum des rennes volants et de la résistance de l'air.

Quant au pauvre portier, il faudrait qu'il encaisse 15 millions de bangs soniques cette nuit-là.


Une solution consisterait à répartir les 15 millions d'attelages, dans plusieurs milliers de dépôts, voire d'imaginer un dépôt par attelage. Mais il faut alors 15 millions de dépôts parfaitement camouflés, puisqu'on n'a jamais détecté aucun dépôt du Père Noël.


Le grand soir, dans l'attente de l'heure H, il y a des problèmes de stationnement : pour garer les 15 millions d'attelage, il faut un parking de 600 km²... Qui de plus, doit être indétectable par les humains.

Entre temps, il y a des problèmes de nourriture pour nourrir ces 135 millions de rennes, surtout si on ajoute que la base du père Noël est supposée être au pôle Nord.


Quant au problème des rennes volants, il n'en devient que plus aigu, puisque au lieu de 9 rennes volants, il faut en supposer 135 millions, alors qu'on n'en a jamais observé un seul.


L'hypothèse des sosies est donc réfutée elle aussi.

L'hypothèse des enfants sages


Un dernier espoir nous est apporté par la restriction de la distribution de jouets aux seuls enfants sages. Cette hypothèse fut émise dès 1989 par Matthew Davies et Martin Slaughter.

Effectivement la probabilité de trouver un enfant vraiment sage, étant du même ordre que celle de trouver un cochon à cinq pattes dans une synagogue, le nombre de jouets à distribuer s'en trouve drastiquement réduit. Avec des critères suffisamment draconiens, on peut espérer que le père Noël n'ait plus à distribuer de jouets qu'à une vingtaine d'enfants, ce qui lui permet de faire un seul voyage avec un sac qu'il puisse prendre sur son dos.

Oui, mais...

Cette vingtaine d'enfants est supposée être répartie dans les deux hémisphères, alors que la base du père Noël est au pôle Nord, ce qui impose au père Noël, une tournée d'une longueur qui ne peut être moindre que celle de la circonférence terrestre. Or, cette longueur doit être parcourue en 31 heures, ce qui implique une vitesse supérieure à 1290 km/h, donc supérieure à celle du son. Or, le voyage du père Noël s'effectue dans la plus grande discrétion, donc sans bang sonique. Et même si le traîneau du père Noël utilisait la MHD, ses rennes ne pourrait éviter de produire une onde de choc.

Ou alors, il faut admettre que les rennes sont eux aussi à MHD. Mais pour le zoologue le plus tolérant, des rennes volants, c'est déjà dur à admettre, alors des rennes à MHD, vous pensez...

Non ! Même pour un zoologue prêt à croire au monstre du Loch Ness, des rennes à MHD, ça n'existe pas.



Le dernier espoir vient de s'envoler.

L'hypothèse des enfants sages ne tient pas la route non plus.



Conclusion


C'est bien triste à constater, mais dans quelque perspective qu'on l'étudie, l'existence du père Noël ne supporte pas l'investigation scientifique. Nos parents nous ont menti quand nous étions petits, les médias aussi : le Père Noël n'existe pas...


Adieu Papa Noël...

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